Dans un style sombre et élégant, Iwasaki trace les contours noirs de ses microfictions d'horreur. En quelques lignes, voilà le lecteur emporté malgré lui vers un malaise amusé. Difficile en effet de rire franchement de nonnes cannibales et affamées, de charmants bambins revenants, morts par jeu dans le lit de leurs parents, ou encore de femmes violentées par le cadavre de leur mari fraîchement défunt. Mais toujours, à peine l'une de ces petites histoires savoureusement féroces terminées, le lecteur dévore inlassablement les suivantes.

Iwasaki « explore l'histoire avec les yeux d'un artiste et d'un architecte de l'imaginaire»
Mario Vargas-Llosa
18 €
Isbn : 978-2-918108-01-6
192 pages
Couverture satinée 300g/m2
avec rabats 8 cm
Papier ivoire 90g/m2
Dos carré collé-cousu
Ouvrage numéroté
de 1 à 1000
« Quand on m'a transmis la date funeste, l'angoisse des condamnés s'est emparée de moi et depuis je ne cesse de penser à la souffrance, à la lumière et au bruit. Si l'affaire était indolore, je regarderais mon bourreau d'un air méprisant, mais la panique me paralysera dès que je verrai l'obscène exhibition de ses instruments de torture. C'est pour cette raison que je me dois de conserver le peu de dignité qu'il me reste, car je ne veux pas que les autres condamnés se consolent avec ma couardise. Quelle importance ce qui pourra arriver une fois que je serai assis sur cette chaise maudite ? Je pourrai pleurer, maudire et même chier sur la putain de chaise, parce que ces bouchers sont très à cheval sur la propreté. Mais dans le corridor de la mort, je ne peux me permettre d'être faible, parce que même si nous nous regardons tous de loin et du coin de l'oeil, tous dans notre for intérieur nous pensons à la souffrance, à la lumière et au bruit.
J'ai peur, je veux fuir et prends de secrètes résolutions pour m'amender, mais tout cela est inutile car dans un an je serai de nouveau ici  : chez mon dentiste. »